« - Noooon ! Sérieusement ? Cooper tête d'ampoule ? ». La petite brunette soupira. Parfois, son fiancé était si... puéril, c'était à se demander comment une fille aussi discrète et douce qu'elle pouvait être en couple avec un gars pareil. Il était presque son parfait opposé et pourtant, elle parvenait sans aucun mal à lui trouver des qualités qui lui étaient alors inconnues chez le jeune homme lorsqu'elle lui parlait, à l'époque du lycée. Il avait changé. Ils avaient tous changé en somme... c’était normal, non ? Le temps passe et les gens changent. Pourtant, dès le premier instant où Pippa avait croisé Jude au coin d'un couloir de l'hôpital, elle avait revu ce gamin qui habitait en face de chez elle. Elle se souvenait parfaitement de ce regard innocent et mystérieux. Sans vraiment qu'elle ne sache pourquoi, ni comment, le jeune homme l'avait toujours captivé. Elle ne comprenait pas pourquoi personne ne semblait porter au jeune homme cette attention qu'elle même lui portait. Il était si spécial, doté d'une intelligence incroyable. Et si surprenant au final. Déjà gamine, elle ne savait jamais comment l'aborder, elle qui pourtant arrivait à s'attirer la sympathie de n'importe qui. Mais le truc était que Jude n'était pas n'importe qui. C'était peut-être pour cela qu'elle s’intéressait à lui. Les années avaient beau les avoir séparé durant un temps, Pippa était désormais de retours à Charlotte et lorsqu'elle regardait son ancien voisin, elle avait l'impression que finalement le temps n'était pas passé, qu'elle était restée cette même gamine, un peu trop gentille, un peu trop discrète. « - Arrêtes de l'appeler comme ça ! Figures-toi que désormais, il est médecin... à seulement vingt-quatre ans, tu te rends compte ? ». Marchant côte à côte avec son fiancé dans la rue, il était plutôt tôt et la journée était sur le point de commencer. Elle prenait son service dans quelques minutes et Maddox l'accompagnait, l'hôpital étant sur le chemin de l'aéroport, puisqu'il devait se rendre en Californie afin de jouer un match avec son équipe. Il était souvent absent et pourtant, avec le temps, Pippa s'y était fait. Finalement, elle n'avait jamais été très exigeante là-dessus et vivait parfaitement bien les absences de son petit ami, bien que ces derniers temps, la joie n'était pas toujours au rendez-vous. Sa mère était malade et Pippa avait suffisamment étudié la médecine pour savoir que sa mère avait de fortes chances de mourir. Tumeur au cerveau. « - Bon, bah te voilà sur ton lieu de travail... traines pas trop avec l'autre intello et appelles-moi ce soir ! ». Pippa voulu le reprendre, lui ordonnant de ne pas traiter Jude en ces termes, mais il la coupa, l'embrassant rapidement avant de héler un taxis et de partir assez rapidement.
La brunette souffla un bon coup, prête à entamer une nouvelle journée de travail. Elle se changea dans les vestiaires, enfilant la tenue appropriée aux infirmières. Elle travailla toute la journée, sans une minute de repos et vers le soir, elle profita d'un instant pour rendre visite à sa mère. Ça la tuait de voir sa génitrice dans un état physique aussi déplorable. Pippa avait une image bien spécifique de sa mère. Cette femme belle, grande, mince, toujours bien habillée et maquillée. Cette femme qui faisait pâlir de jalousie toutes les autres mères du quartier. Cette femme avec un sourire chaleureux et un regard bienveillant hors norme. Aujourd'hui, c'était une femme qui avait perdu ses cheveux, une femme usée, une femme malade. C'était horrible de voir à quel point le corps humain peut se délabrer à une vitesse incroyable. Pippa tentait de garder la tête froide, de ne pas se laisser porter par ses sentiments, mais c'était compliqué. C'était sa mère qui était dans ce lit d'hôpital. C'était sa mère qui était sur le point de mourir et qui pourtant, gardait cet éternel sourire, simplement pour rassurer son italien de mari qui passait ses journées entre le garage où il travaillait et l'hôpital. Oui, le moment n'était pas des plus joyeux, mais c'était désormais le quotidien de la petite brunette.
Elle passa bien une bonne heure avec sa mère, tentant de la faire rire. Elle savait pertinemment que sa mère était contente de ses fiançailles et d'un côté, même si elle ne se l'avouait pas, Pippa avait accepté de se marier avec Maddox simplement parce qu'au moment de sa demande, elle avait perçu du soulagement dans le regard de sa mère. Elle montrait ainsi à sa génitrice que quoiqu'il arrive, elle ne serait pas seule avec sa peine. Et pourtant, elle ne parlait pas de ce qu'elle ressentait à son petit ami, qui était d'ailleurs son fiancé. Elle restait silencieuse là-dessus. Elle faisait une sorte de blocage qu'elle ne s'avouait pas vraiment. Pourtant, le poids était bien trop lourd pour ses frêles épaules et il était certain que si elle ne se confiait pas au plus vite, elle finirait par se laisser dépasser par sa tristesse.
Pippa quitta la chambre que logeait sa maman, le cœur lourd. Elle marcha d'un pas rapide, atteignant un coin de mur, un peu caché au plus vite. Là, elle s'adossa au mur blanc, ferma les yeux et souffla un bon coup, comme pour empêcher ses sentiments et sa tristesse de faire surface. Il fallait qu'elle soit forte, il fallait qu'elle surmonte ce creux au fond de son cœur. Pour sa mère. Pour son père aussi. Elle avait toujours perçu son père comme une sorte de super héros. Elle avait gardé cette image qu'une gamine a de son paternel. Ce gars grand et fort. Et pourtant, lorsqu'elle le voyait au chevet de sa femme mourante, Pippa voyait un homme triste, un homme meurtri, un homme fragile et c'était ce qui la détruisait un peu plus à petit feu.
La petite brunette releva alors la tête, soufflant un gros coup, se donnant par la même occasion un peu de courage. La journée était sur le point de se terminer et elle avait bien l'intention de rejoindre son petit nid douillé. Pourtant, quelque chose, ou plutôt quelqu'un retint son attention et à cette simple vue, son cœur devint moins lourd. "- Hey Jude !". Il était là, déambulant dans le couloir. Le voir dans cette blouse lui rappelait à quel point elle avait toujours été admirative de son intelligence, à quel point elle avait eu de l'intérêt pour lui par le passé... intérêt qu'elle n'avait jamais réellement réussi à exprimer. Elle se décolla de son mur, s'approchant en trottinant du jeune homme. "- Ça va ?". De la part de Pippa, cette question n'était pas une question que l'on formulait par simple politesse. Non, pour la brunette, c'était une véritable envie de savoir comment allait son vis-à-vis...

Comme chaque vendredi, Jude s'était levé à 7h30 ce matin, avait commencé sa journée par un café suivit d'une douche, comme chaque matin il avait exécuté son rituel habituel du matin afin de quitter son appartement à 8h15 pour l'hopital de Charlotte où il travaille. A son arrivé un nouveau café a eu l'honneur de rejoindre le premier dans son estomac, le jeune homme a ensuite pris le temps d'écouter les rapports de ses internes concernant ses patients, sans oublier d'en martyriser quelques un à coup de questions pièges et de recherche laborieuse. Chaque vendredi se passait plus ou moins de la même manière, et Jude tenait à cette routine. Ses opérations étaient programmées à l'avance afin qu'il se prépare mentalement aux nombreuses heures qu'il devrait passer au bloc opératoire, il savait la veille pour le lendemain quel patient avait besoin d'une consultation, quel scan il devrait vérifier et à quels internes il devrait faire la morale. Il n'était d'ailleurs pas rare que d'autres médecins lui envoient des internes, afin de les punir d'une négligence, ou de tout autre comportement dérangeant. Le docteur Cooper était officiellement le pire titulaire que pouvait espérer avoir ses jeunes médecins, arrogant, il les rabaissait sans cesse, et s'il n'avait pas souvent de compassion pour ses patients il n'en avait aucune pour ses internes. Mais il avait le meilleur taux de réussite de l'hopital bien que s'occupant d'une spécialité ardu et c'est pourquoi chacun laissait passer les diverses remarques acerbes qu'il lançait à tout va.
Dans la matinée Jude dû faire le tour de ses patients, vérifier leurs constantes, leur cicatrisation, il faisait en fait le travail que les autres médecins dédiaient à leurs internes mais le jeune homme n'avait pas assez confiance en cette espèce inférieur pour leur confier la moindre tâche, ils n'étaient en réalité autorisé qu'à observer en silence, et parfois à lire un dossier à voix haute, les rares fois où ces incapables le faisaient correctement... Des patients venait de divers coin du pays pour être traités par Jude, et si moralement il ne les ménageait jamais, Jude avait au moins le mérite de prendre soin de leur santé. Il y avait pourtant une patiente que le beau brun ménageait un peu plus. Elle avait longtemps été sa voisine, une amie de sa mère durant un temps, il arrivait d'ailleurs qu'il trouve sa génitrice dans la chambre de cette patiente, et fait non négligeable elle avait mis au monde la plus jolie fille du pays, c'était du moins l'opinion du médecin. C'est donc avec un certain plaisir, mais tout de même une boule au ventre que le docteur Cooper rendit visite à Mme Emerson. Il craignait de croiser Pippa dans la chambre de sa patiente, tout en espérant qu'elle y soit, cette sensation était étrange et très dérangeant pour le jeune homme, lui qui déteste tout ce qui a trait aux sentiments, il se retrouvait à ne pas comprendre ses propres envies. Pippa l'attirait, cette fille était incroyablement belle et dégageait ce petit quelque chose qui avait toujours fait penser à Jude qu'elle était différente, au dessus du lot, digne d'intérêt. Mais lorsqu'il avait appris son retour en ville aux côté de Maddox le rêve a pris fin, il avait fait une erreur, une terrible erreur de jugement, Pippa était comme les autres filles, comme toutes ces personnes qu'elle fréquentait au lycée, ne dit-on pas qui se ressemble s'assemble?! Le plus exaspérant dans l'histoire n'était même pas que Mme Emerson lui rabache les oreilles avec sa fabuleuse fille bientot mariée à ce célèbre joueur de football, et pourtant Dieu seul sait à quel point cette pauvre dame en parlait avec son médecin, son mari étant sûrement trop las d'entendre parler du gendre idéal. Non le pire dans tout ça c'est que Jude ne parvenait pas à contrôler ses sentiments à l'égard de Pippa, en temps normal il ne prêtait pas attention aux personnes l'entourant, et encore moins aux infirmières qu'il jugeait toujours incompétentes dans son bloc, si une personne n'en valait pas la peine il l'oubliait, faisait sa vie en l'ignorant, ne lui offrant même pas le bénéfice d'exister à ses yeux, mais avec la brunette les choses étaient bien différentes. Il était impossible pour le charmant docteur de l'oublier, il pensait à elle constamment, à un point que s'en était troublant et qu'il se questionnait lui-même sur sa santé mentale, l'ignorer était encore plus compliqué puisqu'il lui arrivait de se surprendre en train de l'admirer complètement perdu dans ses pensées comme s'il était mentalement déficient. Mais aujourd'hui Jude tenait à faire des efforts, après avoir fait l'effort d'écouter Mme Emerson faire l'éloge de Maddox, et s'être même abstenu de faire remarquer qu'un gorille comme lui n'étant déjà pas capable d'éplucher une banane seul serait probablement incapable de s'occuper d'une plante verte et encore moins d'une personne, sa journée s'était déroulé dans le plus grand calme. Pas de Pippa en vue, si bien que le jeune homme se demandait si elle travaillait aujourd'hui.
Quelques heures plus tard, alors que sa journée se terminait, Jude traversait les couloirs de l'hopital pour rejoindre le vestiaire et récupérer ses affaires. Il sortait tout juste du bloc où il avait pratiqué une opération de 4 longues heures, et comme il le faisait après chaque opération, Jude paradait un café à la main en lisant ses récentes recherches sur une nouvelle manière de soigner le cancer. Sous ses yeux les scans récent de Mme Emerson, pour tout autre patient il aurait laissé tomber, s'occupant juste de rendre les derniers mois de la personne les moins douloureux possible, mais au fond il voulait soigner cette femme, qu'elle se rétablisse entièrement, pas juste lui offrir un sursis plus douloureux que la mort, non la guérir. Il disait partout qu'il ne faisait ça que pour la gloire, et parce qu'il s'agissait d'une amie de sa mère, mais au fond il se rendait bien compte qu'il voulait épater Pippa... Alors qu'il pensait à la brunette, il eu même l'impression d'entendre sa voix, son esprit lui jouait bien des tours ces temp-ci. « Hey Jude ! » Le jeune homme releva tout de même la tête, généralement personne ne l'interrompait lorsqu'il lisait des documents de peur de se faire littéralement agressé par ce poid plume sans peur. Et ce qu'il vit le surpris d'autant plus, puisqu'il n'avait pas halluciné et avait bel et bien entendu Pippa, la brunette se dirigeait d'ailleurs vers lui en trotinant pour reprendre la parole une fois à sa hauteur « Ça va ? » Le médecin n'avait jamais vraiment été sociable, et bien souvent il rétorquait à ce genre de question sans aucune forme de politesse qu'il ne valait mieux pas poser la question lorsqu'on se fichait de la réponse, mais Pippa avait l'air triste et il ne parvint pas à lui faire plus de peine encore. Jude se contenta donc d'un hochement de tête comme toute réponse, toujours aussi surpris d'avoir été interrompu dans son petit rituel. Un léger silence s'installa, les pratiques sociales auraient voulu qu'il lui retourne la question mais ce n'était pas vraiment le genre du jeune homme, et puis il savait très bien qu'elle n'allait pas bien, son regard le trahissait, et puis sa mère étant sur le point de décédé il y avait peu de chance qu'elle aille bien. Le médecin qui sommeillait en lui fit donc son apparition pour briser ce silence « J'ai fait faire d'autres scan à votre mère, je dois encore lui faire d'autres test mais j'aimerais qu'elle essaie un nouveau traitement. ». Pourquoi l'avait-il vouvoyé?! Et pourquoi lui parlait-il de sa mère?! Avait-il vraiment envi de la voir fondre en larme?! Une chose était sûr les capacités de séduction de Jude s'apparentait au néan... Préférant couper court à cette conversation pour éviter d'autres drames de ce genre le médecin fit demi tour pour continuer sa route, laissant la brunette sur place. Mais avant même qu'il n'ait réussi à faire deux mètres et ce sans qu'il ne puisse contrôler son corps et son esprit il se retourna brusquement pour ajouter « Ca te dirais d'aller boire un café en bas? ».

Un hochement de tête. Pippa eut le droit à un simple hochement de tête de la part de Jude. Il avait toujours été plutôt timide. Elle s'était dit que peut-être, avec les années, il s'était un peu arrangé de ce côté là, mais apparemment non. Si la plupart de ses collègues avaient tendance à prendre Jude pour un petit jeunot prétentieux et imbuvable, Pippa n'était pas de cet avis. Elle connaissait le jeune homme depuis l'enfance. Elle savait plus ou moins pourquoi il était comme ça, du moins elle le devinait. Elle se souvenait parfaitement sa mère et son père discuter discrètement dans le salon à propos des problèmes d'alcool de la mère de Jude. Pippa n'était pas conviée à ces conversations à l'époque, et pourtant, curieuse comme elle l'était, elle se cachait en haut des escaliers. La moindre information à savoir sur Jude était bonne à prendre. Du coup, lorsqu'elle le croisait, dans la rue, elle lui demandait souvent des nouvelles de sa mère. Et puis comment ignorer ce qu'il subissait à l'école ? C'était de la vraie torture morale et plus d'une fois Pippa avait hésité à en parler à la directrice de l'établissement. Or, elle avait toujours eu peur que sa curiosité lui apporte l'animosité de Jude et qu'il finisse par la rejeter une bonne fois pour toute. Parce que finalement, elle se fichait que ses amis lui en veuillent, ce qui lui importait c'était le semblant d'amitié que semblait lui porter son voisin. Elle se mêlait peut-être de ce qui ne la regardait pas ? En tous les cas, c'était l'avis de sa mère. Sa génitrice avait toujours eu beaucoup de tendresse envers le gamin d'en face, mais elle estimait qu'il n'était pas du ressort de sa petite fille de s'occuper des affaires du jeune homme.
Et en grandissant, Pippa s'était un peu détachée de cet intérêt pour Jude. Disons qu'elle avait compris qu'il s'en fichait royalement d'elle. Pourtant, des fois, alors qu'elle était demi-allongée sur son lit, à lire un bon livre, elle se surprenait toujours à jeter un coup d’œil à sa fenêtre. Leurs chambres respectives étaient face l'une à l'autre. Et lorsque le jeune homme se retrouvait être dans sa chambre lui aussi, elle lui lançait un petit sourire accompagné d'un signe de la main. Elle ne pouvait pas l'ignorer, faire comme tous les autres, l'insulter et le prendre pour un extraterrestre. Il était différent, oui. Et il semblait que c'était cette différence qui faisait désormais de lui le plus jeune médecin que l'histoire ait connu.
Un silence s'en suivit. Jude comme Pippa ne savaient pas vraiment quoi dire. La brunette avait beau être un peu bavarde, disons qu'elle ne savait pas vraiment de quoi parler. Le sujet le plus évident était bien évidemment la santé de sa mère, mais cela aurait voulu dire qu'elle entamerait une discussion en tant que docteur-famille de la patiente et à cet instant, Pippa avait plus besoin d'un ami qu'autre chose. Pourtant, du plus loin qu'elle s'en souvenait, Pippa n'avait jamais été amie avec Jude. Ça n'était pas faute d'avoir essayé, mais elle n'y était jamais parvenue. « J'ai fait faire d'autres scan à votre mère, je dois encore lui faire d'autres test mais j'aimerais qu'elle essaie un nouveau traitement. ». Pourquoi la vouvoyait-il ? Cette façon de s'adresser à elle surprit au plus au point la brunette. Ce vouvoiement marquait une telle distance entre eux. Elle était complètement perdue, si bien qu'elle mit bien quelques longues secondes à ingurgiter la nouvelle. Un nouveau traitement ? Pippa savait pertinemment que les chances de sa mère de survivre étaient minimes, quasi inexistantes, mais elle avait une confiance incroyable en Jude. Elle l'avait toujours eu. Sans vraiment savoir pourquoi, elle avait toujours su qu'il était digne d'avoir cette confiance. Ainsi, elle savait pertinemment que si Jude proposait un nouveau traitement pour soigner sa mère, elle ne devait qu'appuyer cette décision, puisqu'il la jugeait assez bonne pour la mettre en pratique. Elle inspira alors un petit peu d'air, prête à lui répondre lorsqu'il... tourna les talons, lui faisant brusquement dos. Pippa fronça immédiatement les sourcils. Venir le voir avait peut-être été une mauvaise idée ? Il avait très certainement d'autres choses à faire... Et puis il n'était pas son ami finalement, elle lui demandait peut-être inconsciemment une chose qu'il ne pouvait ou ne désirait pas lui donner. Elle n'en savait rien et alors qu'elle avait baissé la tête, se plongeant dans ses pensées, elle sentit du mouvement et releva le regard, surprise de voir Jude faire demi tours. « Ça te dirais d'aller boire un café en bas? ». Okay, ça, c'était bizarre. Non pas qu'elle n'aimait pas ces élans de sympathie envers sa personne, c'était juste qu'elle connaissait assez Jude pour savoir qu'il n'était d'ordinaire pas de ce genre à vous faire des propositions comme celles-ci. Elle ne pouvait pas refuser cela. C'était un peu ce genre de premier pas qu'elle avait attendu durant toute son enfance de la part du jeune homme et elle était bien décidée à saisir sa chance. « - Euh... Ou..oui... ». Elle aurait aimé mettre plus d'assurance dans sa voix, mais la surprise était trop grande pour qu'elle garde son self contrôle. Elle lança alors un petit sourire au jeune homme et le suivit jusqu'à l'ascenseur, afin de descendre les quelques étages qui les séparaient de la cafétéria. Le silence, toujours le silence. Elle ne savait pas vraiment quoi dire et son esprit tournait à mille à l'heure afin de trouver un sujet qui serait susceptible d'intéresser le jeune homme. « - T'as passé une bonne journée ? ». Nul. Pitoyable. Elle se sentait complètement stupide et heureusement pour elle, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, faisant un peu diversion de son malaise. Elle fit quelques pas, entrant dans la cabine et s'adossa au mur du fond. Silence... encore une fois... Elle regardait les étages défiler sur le petit cadrant en haut des portes. « - Au fait, merci de prendre aussi soin de ma mère. Il ne se passe pas une journée sans qu'elle ne me parle de toi et de tes talents de docteur. J'imagine qu'elle doit un peu te souler à te raconter toutes sortes d'histoires personnelles pas très intéressantes... Elle a tendance à trop en dire quand elle est en bonne compagnie ! ». Oula... monologue. Elle lâcha le jeune homme du regard, se sentant complètement débile une fois de plus.

Jude était le premier étonné de sa requête, et cela se voyait sur son visage qui d'habitude demeurait impassible mais qui cette fois-ci était marqué par la stupeur. Comment avait-il pu perdre le contrôle ainsi?! Ce n'était vraiment pas son genre, et Pippa semblait le savoir puisqu'elle était elle-aussi vraiment surprise, si surprise que la pauvre en perdait ses mots « Euh... Ou..oui... ». Certes Jude comprenait son étonnement puisqu'il en était lui-aussi victime mais la réponse de Pippa sonnait presque comme un refus tant elle manquait de conviction. Après tout il ne fallait pas qu'elle se sente obligée de dire oui, le jeune homme de son côté ne se serait jamais forcé pour faire plaisir à la personne, peu importe qui se trouvait face à lui. En même temps cela faisait partie des raisons pour lesquelles il était bien souvent seul, et que les autres le trouvaient bizarre. Jude n'avait d'ailleurs jamais compris cette logique, faire ce que l'on veut et dire ce que l'on pense était considéré comme bizarre, alors que se forcer à faire des choses et mentir par politesse était une chose normale?! L'être humain était vraiment trop complexe... Les deux jeunes gens se dirigèrent ensemble vers l'ascenseur qui les mènerait au rez de chaussé où se trouvait la cafétéria. Le café n'y était pas terrible, Jude envoyait toujours ses internes lui chercher du café deux rues plus loins, et Pippa devait savoir que cette cafétéria n'avait rien d'extra mais elle avait accepté son invitation et Jude n'avait pas réfléchi avant de la formuler, sinon il ne l'aurait probablement pas formulée, donc... « T'as passé une bonne journée ? », la vois de la jolie brune rappela le jeune homme à l'ordre, les conventions voulaient que l'on ait une conversation lorsque l'on se trouve en compagnie de quelqu'un et apparemment les conventions tenaient à coeur à la brunette puisqu'elle cherchait à tenir une conversation. « Pas vraiment, il n'y a pas un seul médecin dans cet hopital qui soit capable de faire la différence entre un adénocarcinome et un oeudème. » Une nouvelle fois elle devait le prendre pour un parfait idiot arrogant, et parfois il l'était, du moins pour la partie arrogante car idiot Jude savait qu'il ne l'était vraiment pas, même s'il le voulait. Quoi qu'en cet instant, enfermé dans l'ascenseur avec Pippa il se sentait vraiment idiot. « Et toi? L'hopital te plait? », voilà qui était mieux, pour une fois Jude Cooper semblait capable de tenir une conversation normale centrée sur autre chose que sa petite personne.
Après un court instant Pippa repris la parole pour parler de sa mère. « Au fait, merci de prendre aussi soin de ma mère. Il ne se passe pas une journée sans qu'elle ne me parle de toi et de tes talents de docteur. J'imagine qu'elle doit un peu te souler à te raconter toutes sortes d'histoires personnelles pas très intéressantes... Elle a tendance à trop en dire quand elle est en bonne compagnie ! ». Le jeune homme ne comprenait pas vraiment ces remerciements, il n'était pas rare que la famille des patients dont il s'occupait le remercie, mais le médecin n'y trouvait aucune explication, après tout c'était son travail. Est-ce qu'on remerciait les enfant de 10 ans qui s'occupaient de faire des paires de basket à la chaine?! Non, alors pourquoi devrait-on remercier les médecins?! Ou encore les vendeurs?! Par exemple lorsque Jude allait chercher son café le matin au coin de sa rue il ne remerciait jamais la vendeuse, c'était son treavail, il la payait bien pour ça non?! Toutes cette politesse lui donnait la nausée, on se préoccupait bien trop des choses sans importances quand on délaissait à côté les choses qui en avaient. Mais bon puisqu'il fallait faire preuve de gentillesse et de bienséance il ferait un effort. « C'est vrai qu'elle parle beaucoup. Tu es son principal sujet de discution en fait, avec Maddox, à l'écouter c'est l'homme parfait... Tu as beaucoup de chance de l'avoir. ». Jude ne parlait clairement pas de Maddox, même si la phrase pouvait être interprétée de telle manière, jamais il ne penserait que cet homme soit parfait, il était au contraire bien primitif... Non Jude estimait que Pippa avait beaucoup de chance d'avoir une mère comme celle-ci, toujours gentille et agréable, à faire l'éloge de sa fille, on pouvait voir à chaque instant dans ses yeux à quel point elle tenait à son enfant. Certes cette femme avait un très mauvais jugement en ce qui concernait les personnes l'entourant mais Jude ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'était qu'une femme se sentant seule cherchant désespéremment à se rattacher à la beauté de ce monde, même si cela signifiait d'être naive... D'aussi loin que le médecin s'en souvienne Mme Emerson avait toujours été du genre à voir le bon en chacun, il se rappelait clairement de cette nuit où cette voisine l'avait vu traverser la rue avec sa mère, elle s'était précipitée dehors pour l'aider malgré le froid glacial. Elle avait ensuite passé la nuit à leur côté pour s'assurer que tout irait bien pour eux deux mais surtout pour Jude. Le jeune homme se demandait d'ailleurs si Pippa avait eu vent de cette histoire, si elle s'était même rendu compte de l'absence de sa mère cette nuit-là.

« Pas vraiment, il n'y a pas un seul médecin dans cet hopital qui soit capable de faire la différence entre un adénocarcinome et un oeudème ». Okay. Que pouvait-elle répondre à ce genre de réplique ? Elle savait que Jude était ce genre de personne exigeante. Elle savait qu'il était difficile d'entrer dans son cœur, d'avoir de l'intérêt pour lui. Elle le savait puisque toute son enfance elle avait essayé de capter son attention. Et finalement, elle s'était rendue à l'évidence : elle n'était pas assez "spéciale" pour être son amie. Elle en avait quelque temps un peu souffert. Elle n'était qu'une enfant à l'époque. Une enfant qui témoignait beaucoup trop d'intérêt au seul être qui semblait ne pas lui renvoyer la pareille. Elle en avait des amis pourtant. Elle avait fréquenté un bon nombre de gens et ils étaient tous d'accord pour dire que Pippa était ce genre de fille qu'on ne pouvait détester. Trop gentille, un peu naïve, douce. Oui, il n'y avait pas une once de méchanceté en elle et si parfois elle paraissait simplette, elle n'était pas stupide pour autant. Pourtant, ça n'était pas de la haine que lui témoignait Jude, non, c'était une sorte d’indifférence qui semblait bien pire que tout le reste. Voilà, c'était ça. Il semblait totalement indifférent à tout ce qu'elle pouvait dire ou faire. Finalement, les années passant n'avaient rien changé. Lorsqu'elle était aux côtés du beau médecin, elle se sentait toujours aussi insignifiante que gamine, lorsqu'elle tentait d'attirer son regard.
Coincée dans cet ascenseur, elle se revoyait gamine, à chercher à l'avance un sujet de conversation qui serait susceptible d'éveiller l'intérêt du garçon. Elle avait passé des heures à y réfléchir. Elle était passée par tous les sujets possibles. Vraiment tout. Elle avait même fini par l'observer discrètement à travers la fenêtre de sa chambre afin de trouver un indice qui l'aiderait dans sa tache. Mais rien. Elle qui d'ordinaire était si naturelle. Elle tentait de rester elle-même aux côtés de Jude, mais ses réactions étaient si peu ordinaires qu'elle s'adaptait, en quelque sorte. Elle avait alors fini par se dire que la seule chose qui faisait qu'il ne la traitait pas comme le reste du personnel hospitalier était le fait qu'ils avaient passé une partie de leur enfance ensemble. Le simple respect de cela devait suffire à Jude à ne pas la taquiner comme il avait l'habitude de le faire avec les autres. Pippa le savait bien, elle parlait beaucoup à ses collègues et il ne se passait pas une journée sans qu'une autre infirmière ne se plaigne du jeune médecin. Arrogant. Imbuvable. Mesquin. Con. Elle avait tout entendu et pourtant, elle refusait d'y croire. Il n'était pas comme ça. Pippa avait toujours eu un avis différent des autres sur le compte du jeune homme et ça n'était pas prêt de changer. « Et toi? L’hôpital te plait? ». Le petite brunette sortit brusquement de ses pensées, posant une fois de plus son regard noisette sur le jeune homme. Si l'hôpital lui plaisait ? Quelle drôle d'interrogation venant de lui ! C'était le genre d’événement qui n'arrivait pas tous les jours, le genre de perche qu'il ne tendait pas constamment. « - Oui, oui. L'hôpital où je travaillais avant était plus grand, mais...je dois dire que je me plais bien ici. Ça fait du bien de revoir des vieilles têtes ! ». Pippa avait toujours été appréciée par ses voisins de Charlotte et ça avait toujours été réciproque. Gamine, elle était ce genre d'enfant à aider les mamies à décharger leurs courses de leur voiture, le genre d'enfant à s'amuser avec les chiens attachés au poteau devant le supermarché, le genre d'enfant à la bouille adorable et au savoir vivre incroyable. Elle avait toujours été une bonne fille.
Les portes de l’ascenseur s'ouvrirent alors, amenant les deux jeunes anciens voisins à l'étage de la cafétéria. « C'est vrai qu'elle parle beaucoup. Tu es son principal sujet de discussion en fait, avec Maddox, à l'écouter c'est l'homme parfait... Tu as beaucoup de chance de l'avoir. ». Rêvait-elle ou Jude venait de complimenter Maddox ? C'était incroyable. Irréelle. Impossible. Même elle, qui n'était pas des plus rancunières, n'aurait jamais parlé en ces termes d'un homme qui lui avait mené la vie dure pendant son adolescence. Elle fut si surprise que son regard s'ouvrit un peu plus et qu'elle stoppa sa marche vers la cafétéria pendant quelques secondes. Elle se reprit bien vite cependant, suivant de près le médecin. Elle savait que sa mère passait de longues minutes à raconter toutes sortes d'histoires sur son compte. Des histoires plus ou moins personnelles, mais cela ne ravissait pas vraiment notre infirmière. Disons qu'il y avait bien deux trois détails dont elle avait un peu honte et que sa génitrice ne cessait de rabâcher. Mais bon, sa mère était ainsi et si finalement ressasser le passé lui faisait plaisir, Pippa n'avait pas le droit de le lui enlever. Voir sa mère sourire était déjà un tel soulagement, bien que la plupart du temps, la brunette savait pertinemment que sa mère se forçait afin de calmer l'inquiétude de sa fille unique. Pensive, elle se décida alors à répondre au jeune homme : « - Oui... j'imagine... ». Elle ne savait pas vraiment si Maddox était vraiment fait pour elle. Depuis ce fameux jour où il l'avait demandé en mariage, elle se cessait d'y penser. Ça la broyait de l'intérieur. Elle avait l'impression de s'être elle-même emprisonnée dans une prison dorée. Mais il l'aimait après tout, non ? C'était le principal. Et puis sa mère était soulagée et Pippa lui devait bien ça.
Ils arrivèrent alors à la cafétéria, presque vide. Une fois devant le comptoir, la brunette commanda un simple café noir, suivit du jeune homme. Une fois leur commande en main, ils se dirigèrent vers une petite table. Pippa s'installa confortablement sur sa petite chaise, lançant un regard à la vue sur Charlotte que donnait la grande baie vitrée. La nuit était déjà tombée et Pippa ne put retenir un soupire. « - Parfois, j'ai l'impression de passer ma vie ici. On arrive le matin, le soleil est à peine levé, on repart le soir, il fait nuit. Plus les gardes de nuits et autres heures supplémentaires. J'aime mon métier, mais parfois je me demande si je ne gâche pas ma vie ici finalement... ». Elle soupira une nouvelle fois avant de détacher son regard de la vue extérieure. Elle fut tout d'un coup un peu embarrassée et se mit légèrement à rougir, fronçant les sourcils. « - Désolée, je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça ! ».

« Et toi? L'hopital te plait? » Jude était le premier étonné de sa question, ce genre de conversation banale n'était pas sa tasse de thé, il trouvait ça ennuyeux et impersonnel pourtant il avait voulu faire un effort ce qui ne lui ressemblait pas non plus. Le jeune homme avait beau être d'une intelligence supérieur il était ignorant en matière de sentiment, les siens y compris. C'est probablement pour ça qu'il restait perplexe devant ce sentiment qui l'avait poussé à paraitre normal devant Pippa. « Oui, oui. L'hôpital où je travaillais avant était plus grand, mais...je dois dire que je me plais bien ici. Ça fait du bien de revoir des vieilles têtes ! » Encore cette sensation étrange dans l'estomac, se sentait-il flatté de cette remarque?! La jolie brune n'avait pourtant pas précisé qu'elle parlait de lui, ni même qu'elle était contente de le retrouver.
Une fois les banalités passées, les deux jeunes gens entamèrent une conversation un peu plus sérieuse concernant la mère de Pippa, bien que cette dernière ait compris que Jude parlait de son fiancé Maddox. Et étrangement la jeune femme ne paraissait pas emballée par le sujet. « Oui... j'imagine... » Jude ne comprenait pas que Pippa réagisse ainsi, toutes les jeunes filles ont des conflits avec leur mère, et pourtant Jude aurait donné tout ce qu'il possèdait pour avoir une mère comme Madame Emerson, une mère qui se préoccupe vraiment de lui, qui ne l'enferme pas dans un placard et qui ne l'accuse pas des maux du monde entier. Sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi, Jude ressenti une sorte de déception à la réponse de son amie, lui rappelant qu'elle était loin de tous les idéaux qu'il s'était imaginés à son sujet, après tout elle faisait partie de ces personnes si différentes de lui, une différence qui les dérangeait apparemment. Une fois au comptoir Pippa commanda un café noir, Jude passa alors sa commande à la suite, donnant une tonne d'information à la serveuse qui n'avait pas pour habitude de le voir. Lui qui critiquait toujours la cafétéria de l'hopital se retrouvait à renoncer à son café habituel pour pouvoir passer quelques minutes avec Pippa, cette fille le rendait vraiment stupide.
Après son rituel bien particulier le jeune homme suivit la brunette jusqu'à des sieges offrant une vue sur Charlotte. Il faisait nuit et pour la première fois Jude pu apprécier la vue qui se dégageait face à lui, après tous ces jours et toutes ces nuits passées à l'hopital il n'avait jamais remarqué à quel point la vue était belle depuis les baies vitrées de l'hopital. « Parfois, j'ai l'impression de passer ma vie ici. On arrive le matin, le soleil est à peine levé, on repart le soir, il fait nuit. Plus les gardes de nuits et autres heures supplémentaires. J'aime mon métier, mais parfois je me demande si je ne gâche pas ma vie ici finalement... » Un nouveau silence s'installa durant lequel Jude se sentait embarassé, que devait-il répondre à cela?! Tout le monde savait que le jeune homme manquait de tact et cette situation nécessitait beaucoup de tact. « Désolée, je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça ! » Jude était à deux doigts de souffler de soulagement, la situation s'était arrangée d'elle-même, bien que lui ne l'aurait pas conclu de cette manière. « Tu t'excuse trop. » Voilà du grand Jude Cooper, une phrase que seul lui comprend dans un contexte tout à fait innaproprié. Devant la stupeur de son interlocutrice le jeune médecin ajouta « Tu as le droit de dire ce que tu veux, et si ça ne me plait pas je te le dirais mais tu peux dire ce qui te passe par la tête. Je n'ai jamais compris ces conventions sociales selon lesquelles il faut s'excuser à tout bout de champs. ». Si Pippa était encore l'une des seules à ne pas l'imaginer venu d'une autre planète Jude semblait avoir à coeur de lui rpouver le contraire...
Un nouveau silence s'installa rapidement, mais cela ne dérangeait pas le beau brun. Décidemment le jeune homme n'était vraiment pas bon pour tenir une conversation, il semblait comme enfermé dans son propre esprit, n'entendant que les questions qu'il se posait à lui-même, des questions qui demeuraient sans réponse à commencer par la principale. « Pourquoi tu veux l'épouser? » La question était clair, et pourtant si flou à la fois, Jude avait probablement fait exploser son quota de parole devant Pippa qui ne devait plus rien comprendre à ce qu'il racontait. Et pourquoi d'ailleurs se mettait-il à parler de Maddox quand rien ne l'y obligeait?! Pour la simple et bonne raison que Jude n'était pas habitué à ne pas avoir réponse à tout, et il avait besoin pour bien dormir d'une réponse, et de préférence la vérité. « Maddox. J'ai beau essayer de comprendre je vois pas pourquoi tu veux l'épouser. L'homme de néendertal était plus évolué que lui. Le seul avantage qu'il pourrait te procurer est du à son statut social, mais j'ai du mal à croire que ce soit ce qui t'intéresse. ».